La production céréalière (mil, sorgho, maïs, fonio et riz) nationale définitive de la campagne 2019-2020 est estimée à 4 939 630 tonnes. Comparée à celle de la campagne agricole 2018-2019 et à la moyenne quinquennale, elle est respectivement en baisse de 4,65% et en hausse de 9,92%. La production des autres cultures vivrières (niébé, patate, igname et voandzou) est estimée à 882 964 tonnes, soit en hausse de 4,25% par rapport à celle de la campagne passée et de 20,03% par rapport à la moyenne quinquennale. La production totale des cultures de rente (coton, sésame, soja, arachide) de cette campagne est évaluée à 1 546 771 tonnes soit une hausse de 40,97% par rapport à la production delà dernière campagne et de 11,94% par rapport à la moyenne quinquennale. La part de production des produits de rente assurée par les femmes est de 92% pour le voandzou, 74% pour l’arachide, 66% pour le riz, 59% pour le niébé et 58% pour le soja.
La situation pastorale est marquée par une faible disponibilité voire un épuisement du pâturage naturel avec une forte pression des animaux sur le pâturage dans les zones d’accueil des Personnes Déplacées Internes (PDI) au Sahel. A cela s’ajoute la difficulté d’accès aux pâturages dans les zones d’insécurité et le tarissement précoce de certains points d’eau. Cette situation est améliorée progressivement avec l’installation de la saison des pluies par la régénération du couvert végétal et remplissage des points d’eau.
Les activités génératrices de revenus comme la production maraîchère se sont déroulées normalement dans toutes les régions. Toutefois, cette activité a été confrontée à des difficultés liées au faible niveau de remplissage des points d’eau, à l’accès à certains sites de production à cause de l’insécurité civile et aux problèmes de commercialisation des produits maraîchers en raison de l’arrêt des transports lié à la COVID-19. A cela s’ajoute la baisse des revenus tirés de la vente des animaux et produits animaux, des transferts monétaires, etc.
La situation de l’offre des produits agricoles s’est nettement améliorée en comparaison au mois d’avril 2020, à la suite de la levée des mesures de restriction imposées par le Gouvernement dans le cadre de la lutte contre la COVID-19 et l’ouverture des points de vente des céréales à prix subventionné. Les prix des denrées alimentaires ont connu une légère augmentation par rapport au mois d’avril, pour la plupart des denrées suivies. Mais le niveau général des prix des céréales est en dessous de celui des trois dernières années.
L’ouverture des principaux marchés et la levée des restrictions a permis une reprise des activités commerciales et amélioré les flux internes, ce qui a renforcé considérablement le niveau d’approvisionnement des marchés agricoles.
L’offre de bétail est en hausse avec le retour progressif des éleveurs transhumants dans les enclaves pastorales ainsi que la vente des animaux des agropasteurs dans le cadre de la préparation de la campagne de saison pluvieuse ; la demande, quant à elle a subi la même tendance que l’offre. Les prix moyens ont connu une baisse ou une stabilité par rapport à la moyenne quinquennale. Les termes de l’échange (TDE) bétail/céréales ont également subi une dégradation, ce qui participe à la détérioration de la situation alimentaire des ménages pastoraux.
Le fonctionnement de certains marchés à bétail au niveau des régions du Nord, de l’Est, du Sahel, de la Boucle du Mouhoun et du Centre-Nord connait toujours des perturbations, voire un arrêt, en raison de la persistance de la situation sécuritaire.
Le secteur de la sécurité a été marqué par des attaques terroristes contre les populations civiles et les FDS occasionnant des pertes en vie humaine, des enlèvements, des destructions de biens publics et privés. En février, il a été enregistré 45 incidents qui ont occasionné la mort de 127 personnes, 53 blessés et 10 personnes enlevées. La province du Yagha dans la région du Sahel qui semblait être épargnée a connu une montée fulgurante d’incidents terroristes faisant 30 morts et 18 blessés. Les régions du Sahel, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord et de la Boucle du Mouhoun demeurent les plus touchées.
Les déplacements de populations se sont accélérés à la suite des différents incidents sécuritaires. Ainsi, à la date du 07 juin 2020, près de 921 471 personnes déplacées internes (PDI).) ont été dénombrées par le Secrétariat Permanent du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (SP/CONSAUR).
Sur le plan nutritionnel, la malnutrition aigüe globale (MAG) dans la plupart des provinces est en dessous du seuil d’alerte de l’OMS avec des pics au niveau de certaines provinces des régions du Sahel (Yagha 10,2% et Soum 15,1%), de l’Est (Gnagna 14,8%) et du Sud-Ouest (Ioba 13,6%).