La production céréalière définitive nationale de la campagne 2020-2021 est estimée à 5 179 104 tonnes. Comparée à la production totale définitive de la campagne agricole 2019-2020, elle est en hausse de 4,85% et en hausse de 12,88% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Cette hausse de la production céréalière est consécutive à la hausse de la production du sorgho rouge (2,64%), du fonio (5,08%), du maïs (12,23%) et du riz (19,98%) par rapport à la campagne passée.
La production des autres cultures vivrières (niébé, voandzou, patate et igname) estimée à 967 931 tonnes, est en hausse de 9,62% par rapport à la production définitive totale de la campagne passée et de 25,20% par rapport à la moyenne quinquennale.
La production totale des cultures de rente de la campagne agricole 2020-2021 est évaluée à 1 810 289 tonnes soit une hausse de 17,04% par rapport à la production définitive de la campagne passée. Cette hausse résulte de la hausse de la production du sésame (2,59%), de l’arachide (59,17%) et du soja (90,52%). La production des cultures de rente a enregistré une hausse de 31,39% par rapport à la moyenne quinquennale.
Ce niveau de production est renforcé par les stocks commerçants qui sont à un bon niveau. Les stocks paysans quant à eux ont enregistré une baisse de performance de 13% par rapport à la campagne 2019/2020 et 6% par rapport à la moyenne quinquennale. Le niveau d’approvisionnement des marchés en céréales est jugé moyennement satisfaisant actuellement. Il est cependant inférieur à l’année passée à la même période sur la plupart des localités du pays, excepté dans la région du Sahel (Markoye, Gorom-Gorom, Arbinda et Dori) où il est jugé similaire et en hausse au niveau de la région de la Boucle du Mouhoun. La demande des céréales par les ménages est faible sur les marchés au regard du bon niveau de stocks paysans. Néanmoins, une forte demande des céréales par les commerçants est constatée en raison de la reconstitution des stocks et la forte demande institutionnelle, des ONG et des brasseries.
Les prix des céréales sur les marchés de détail enregistrent une hausse généralisée par rapport à l’année passée à la même période et à la moyenne quinquennale. En effet, le prix du sorgho sur le marché de Kaya a connu une hausse de 93% en février, comparativement à l’année passée à la même période. Par rapport à la moyenne quinquennale, il est en hausse de 55%. Excepté à Bogandé où une baisse de 7% a été enregistrée, tous les autres marchés suivis ont enregistré des hausses. La hausse moyenne du prix du sorgho est de 25%. La même tendance a été observée pour les autres spéculations. C’est le cas du maïs qui a connu une hausse annuelle de 83% sur le marché de Sapouy.
Les marchés des produits agricoles fonctionnent normalement dans la plupart des localités du pays en dehors des zones d’insécurité. La disponibilité des produits agricoles est moyenne sur les marchés et l’offre est en baisse par rapport à l’année passée à la même période sur la majeure partie des marchés.
Les prix moyens du bétail en janvier, comparé à l’année passée à la même période, connaissent des hausses moyennes de 8% pour les bovins, 12% pour les caprins et 13% pour les ovins. Le fonctionnement de certains marchés à bétail au niveau des régions du Sahel, du Centre-Nord et de l’Est connait des perturbations en raison de la situation sécuritaire.
Sur le plan nutritionnel, la malnutrition aigüe globale (MAG) dans la plupart des provinces est en dessous du seuil d’alerte de l’OMS. Cependant, des niveaux supérieurs au seuil d’alerte sont rencontrés dans les régions du Sahel (Séno 16,5%), du Centre-Nord (Bam 11,1% et Namentenga 11,4%), du Centre-Ouest (Boulkièmdé 10,3% et Ziro 11,8%), de la Boucle du Mouhoun (Banwa 10,3%) et du Nord (Passoré 10,1%). Les enquêtes rapides SMART réalisées auprès des populations IDPs ont montré des prévalences de la MAG au-dessus du seuil d’urgence dans certaines communes de la région du Centre-Nord (Bourzanga, Barsalogho) et de la région du Sahel (Gorom-Gorom).
La situation zoo-sanitaire courante du bétail a été marquée par la découverte d’un foyer de charbon bactérien dans la province du Ioba (région du Sud-Ouest) qui a couté la vie à 02 personnes.
La situation sécuritaire continue de faire des victimes au sein de la population et de perturber les activités de moyens d’existence. En effet, malgré les actions des FDS et des VDP, il a été enregistré des pertes en vie humaine, des blessés, des enlèvements et des destructions de biens publics ou privés par des HANI. En somme, l’on a pu dénombrer 24 incidents dans le mois de février 2021 au cours desquels 26 personnes ont été tuées, 10 personnes blessées, 03 véhicules appartenant à des particuliers et plus de 200 têtes de boeufs emportés ainsi que des maisons d’habitation ont incendiées.