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La culture maraichère : analyse des données de la campagne 1998-1999

1 septembre 2003

33% de la population de l’Afrique subsaharienne souffre de malnutrition. 200 millions de personnes soit le tiers de la population totale souffrent de la faim en Afrique ; 31 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition ; 30 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence ; l’Afrique est devenue le 1er bénéficiaire de l’aide alimentaire mondiale, et d’exportatrice de produits agricoles elle est devenue importatrice nette. Ces statistiques plus qu’alarmantes de la FAO (Food and Agriculture Organisation) montrent que la sécurité alimentaire, définie comme l’accès permanent de tous aux denrées alimentaires nécessaires pour mener une vie saine et active, reste un défi majeur à relever pour plusieurs pays d’Afrique subsaharienne dont le Burkina Faso.
Comme tous les pays sahéliens, le Burkina Faso est confronté chaque année à des risques d’insécurité alimentaire. Et face aux graves crises successives des années 80, la communauté internationale s’est engagée à mettre sur pied un système de surveillance sur la sécurité alimentaire. La DSA du Burkina Faso utilise comme dans bien d’autres pays sahéliens le bilan céréalier à cette fin. Dans les états sahéliens la réflexion sur la sécurité alimentaire a toujours privilégié la question des disponibilités en céréales, du fait que ces denrées occupent une place prépondérante dans l’alimentation des familles et occupent 50 à 70% des terres cultivables. Cette approche est aujourd’hui remise en cause si l’on se réfère aux nombreuses sollicitations des pays du CILSS (Comité Inter états de Lutte contre la Sécheresse au Sahel), des donateurs et autres utilisateurs qui ont souhaité voir le CILSS diffuser une information sur la sécurité alimentaire, adaptée au contexte actuel et qui cadre avec les préoccupations des décideurs, à savoir la réduction de la pauvreté et de la vulnérabilité alimentaire des populations.
La nouvelle approche en cours d’élaboration prévoit donc le passage du bilan céréalier au bilan alimentaire. En effet, il ressort aujourd’hui que l’amélioration des disponibilités céréalières dans de nombreuses régions ne s’est pas nécessairement traduite par une embellie de la situation alimentaire des ménages et particulièrement les plus vulnérables d’entre eux. En milieu rural, l’insécurité alimentaire est un problème complexe imbriquant beaucoup plus la production agricole, l’économique, le social et le culturel. De ce fait, les causes de l’insécurité alimentaire vont de l’insuffisance de la production agricole, de la limite des disponibilités alimentaires, de la faiblesse du pouvoir d’achat, de l’inaccessibilité en passant par la gestion des aliments disponibles.
Face à ces nouvelles réalités de la question alimentaire du Sahel, il serait incohérent de ne pas reconnaître que le bilan céréalier du Sahel dans son contenu présente de graves lacunes. Par exemple il ne tient pas en compte de la diversité agroécologique et d’autres produits potentiellement comestibles comme les tubercules, fruits et les légumes qui pourtant jouent un rôle de plus en plus important dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; grâce aux échanges et stratégies alternatives.
Il est donc apparu nécessaire d’accroître et de diversifier les sources de revenus et orienter la consommation vers d’autres produits comme les tubercules, fruits et les légumes qui répondent mieux à l’intensification et dont le cycle de production peut se répéter plusieurs fois dans l’année. La prise en compte de ces évolutions nécessite une meilleure connaissance des économies alimentaires des ménages. Compte tenu de tous ces paramètres, il devient impératif de trouver de nouveaux outils d’évaluation de la situation alimentaire globale qui appréhendent mieux les enjeux actuels et qui tiennent compte beaucoup plus des réalités des populations : d’où la nécessité de passer du bilan céréalier au bilan alimentaire.
Ainsi donc, les cultures maraîchères, comprenant des tubercules, des fruits et les légumes, occupent donc une place de choix dans les nouvelles politiques de lutte contre l’insécurité alimentaire.

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