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Analyse de la filière pêche au Burkina Faso

23 octobre 2020

Le présent rapport est le résultat de plusieurs mois de travail sur l’analyse d’impacts des politiques au niveau de la filière pêche de capture au Burkina Faso. Ces politiques visent la réduction de la pauvreté et de l’insécurité alimentaire. Les options de politiques analysées sont définies dans le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), et plus spécifiquement pour la mise en oeuvre du Plan d’Actions Prioritaires (PAP).
Dans le CSLP, la filière pêche est particulièrement essentielle car elle fournit à la fois des revenus aux populations rurales et pauvres, et elle contribue à une meilleure nutrition de par la forte contenance en protéines du produit.
A partir des données disponibles de 2006, une analyse complète de la filière pêche a été réalisée. Les principaux agents de la filière ont été distingués : pêcheur, transformatrice, petits et gros commerçants de poisson frais, petit commerçant de poisson frais, commerçant de poisson fumé. L’analyse a mis en exergue les relations de pouvoir entre les acteurs de la filière, les maillons créateurs de richesse et ceux qui au contraire en détruisent, les activités qui optimisent l’utilisation des ressources, les agents les plus démunis de la filière sur le plan de la rémunération de leur activité.
L’activité de capture est celle qui crée le plus de valeur ajoutée dans la filière (63,6%). Elle est plus bénéfique à la collectivité qu’à l’agent pêcheur qui est sous-rémunéré (103 282 FCFA par an).
Les gros commerçants de poisson frais sont les agents les plus aisés de la filière avec une valeur ajoutée de 18,7% pour un profit individuel et annuel de l’ordre de 8 711 957 FCFA.
Les petits commerçants de poisson frais sont les deuxièmes bénéficiaires de la filière. Ils contribuent à la création de la valeur ajoutée de la filière de l’ordre de 12,6%. L’agent réalise un profit annuel individuel de 1 341 088 FCFA.
L’activité de transformation n’est pas financièrement porteuse. L’agent « transformatrice des produits de pêche » a un revenu annuel d’environ 36 925 FCFA. Ces transformatrices contribuent à la création de la valeur ajoutée de l’ordre de 3,7%. Ramener à une analyse économique, cette activité est destructrice de la richesse.
Les commerçants de poisson fumé créent une valeur ajoutée de l’ordre de 1,5% pour un revenu individuel de 144 285 FCFA par an.
Dans le cadre de cette étude, a été simulée la mesure d’amplification des pêcheries, avec pour objectif produire 700 tonnes supplémentaires de poissons par an. Les conséquences seraient un accroissement de la valeur ajoutée brute de la filière pêche de 9 086 222 000 à 9 775 911 000 de francs CFA, soit une progression de 7%.
Le calcul des coefficients de protection (CPN, CPE) et d’avantage comparatif (CRD) montre de façon générale que la filière pêche est protégée et qu’il existe une grande distorsion des prix conduisant à un gain relativement exagéré de certains acteurs de la filière à l’image des gros commerçants. Les indicateurs de l’avantage comparatif révèlent que la filière est globalement compétitive. Cependant certains agents (transformatrices, petits commerçants) méritent encore d’être beaucoup soutenus au regard du caractère social de leur activité et en vue d’améliorer leur contribution dans le système économique du Burkina Faso.
Les analyses fonctionnelle, financière et économique de la filière (avec ou sans la mesure de politique) ont permis d’apprécier les activités des différents agents. Elles ont également permis d’évaluer les atouts et faiblesses de la filière, et surtout les inégalités de répartition de revenu entre les agents de la filière et leur contribution à la création de la valeur ajoutée.
Dans l’optique d’une viabilisation et d’un renforcement de la filière, des recommandations ont été formulées.

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