Approche du SAP

Les activités du SAP

Le suivi qualitatif de la campagne agricole
Effectué en bonne coordination avec le GTP, le suivi de la campagne agricole s’articule autour de missions de terrain, de l’exploitation des informations transmises par les ministères techniques et de l’analyse des images satellitaires depuis 2005. Cette surveillance s’est révélée particulièrement précieuse au cours de la campagne 2007/08 puisqu’elle a permis de relayer les inquiétudes sur le déroulement de la fin de saison alors que les enquêteurs de l’EPA étaient passés à un moment plus favorable. De plus, elle a contribué à estimer les incidences des inondations sur la situation alimentaire.

Le bilan de la campagne agricole et de la situation alimentaire

A partir des résultats prévisionnels de l’EPA et des autres sources d’informations nécessaires, le SAP élabore le bilan céréalier national provisoire et détermine le taux de couverture de chacune des provinces. Ce dernier indice complété par les communes touchées par les inondations et la sécheresse en fin de cycle de végétation ont constitué en 2007/08 les paramètres de ciblage des ZAR. Ces analyses sont présentées successivement lors d’un atelier interne au ministère en présence des représentants des régions puis le lendemain à l’ensemble des ministères, partenaires et organisations des secteurs publics et marchands. Ces ateliers de présentation des résultats de la campagne agricole et alimentaire montrent une volonté de concertation et de transparence de la DGPSA sur des résultats qui n’ont pas toujours fait l’unanimité.

L’identification des populations vulnérables

La période de novembre à mars est mise à profit pour assurer une analyse des ZAR avec un plus grand nombre de variables (changements observés dans les sources de revenus et l’approvisionnement des populations, apparition de signaux d’alerte). Deux ou trois missions de suivi sont organisées sur la base d’un guide d’entretien et d’un questionnaire. Ce dernier débouche sur une évaluation de la situation alimentaire par calcul d’un score attribué à chaque variable. Un classement relatif des communes dans chacune des régions est réalisé et les villages les plus touchés identifiés.

Les données nutritionnelles

Introduit en 2004 dans l’EPA, le recueil de données nutritionnelles (périmètre brachial) et sanitaires permet deux fois par an de connaître l’évolution des taux de malnutrition aux niveaux national et régional. Confirmant la complexité des liens entre le statut nutritionnel des individus et la disponibilité alimentaire, les enquêtes n’ont pas pu établir de corrélation entre la quantité de production céréalière et les mesures de périmètre brachial. L’utilisation de ce dernier comme indicateur d’alerte [1] reste à démontrer. En collaboration avec le groupe de travail sur la nutrition, une enquête nutritionnelle complémentaire a été menée en 2006/07 afin de vérifier l’adéquation des mesures de périmètre brachial, leur corrélation avec d’autres mesures anthropométriques et variables d’évaluation de la situation alimentaire (diversité alimentaire, échelle d’insécurité alimentaire). Le SAP est donc engagé dans un processus itératif d’amélioration de ces outils, démarche soutenue par le CILSS [2] . Ce choix prudent est à mettre au crédit du SAP dans sa quête de rénovation.

Le suivi de la situation alimentaire par les régions

Depuis quelques mois, les agents de zone du Ministère de l’Agriculture remplissent une fiche socio-économique décrivant l’évolution de la situation alimentaire par commune. Dans les chefs lieux de région, le SAP/relais, commission multi-acteurs, est chargée de valider un « éditorial » réalisé à partir des informations des fiches socio-économiques. Il est trop tôt pour dresser un bilan de ces activités mais la persistance d’une dynamique locale et régionale sur les questions de sécurité alimentaire constitue assurément un atout majeur d’amélioration du SAP.

Les publications

Le SAP est directement responsable de la publication des rapports (octobre et février) de fin de campagne agricole et de bilan de la situation alimentaire. Par le passé, il s’est attelé à une publication mensuelle qu’il cherche à relancer avec l’apparition des publications régionales. Il participe aux publications de la Centrale d’Information tels que AgriAlerte, le bulletin trimestriel de sécurité alimentaire ou encore le rapport annuel sur l’évolution de la sécurité alimentaire au Burkina Faso.

Conclusions

Après une phase de fonctionnement au ralenti, le SAP a progressivement intensifié ses activités de suivi de la situation alimentaire, remis en question puis diversifié les outils d’analyse et intégré les données nutritionnelles. Cette relance a été opérée dans un environnement favorable (clarification institutionnelle, accord de coopération Etat-partenaires et adoption du PA/SISA) et grâce à de nouvelles sources de financement. Ces conditions se sont révélées nécessaires mais pas suffisantes pour améliorer significativement le ciblage des populations et l’évaluation des besoins, objectifs primordiaux du SAP.
La méthodologie d’analyse reste empreinte d’une approche orientée principalement sur la disponibilité, essentiellement céréalière. Tant le processus d’analyse que les éléments à prendre en compte doivent être améliorés. Il s’agit de mieux définir les concepts de ZAR et de populations vulnérables, de préciser les indicateurs caractérisant ces concept et d’établir une gradation du risque et de la vulnérabilité, de distinguer les populations selon leurs modes de vie (et niveaux de vie), de mieux apprécier les ressources en nature et monétaires, de connaître les déterminants de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition,…