Bulletin mensuel N°9 du Système d’Alerte Précoce

En rappel, la campagne agricole 2009-2010 a commencé dans un environnement international marqué par une crise financière et économique. Par ailleurs, la prévision des probabilités de pluies pour la sous-région sur la période juillet-août septembre, n’a pas révélé, à l’inverse des prévisions de la campagne écoulée, de caractère commun pour l’ensemble de la région. En effet, la prévision du cumul pluviométrie JAS de la campagne agricole actualisée au niveau national a configuré une situation déficitaire avec une éventuelle chance qu’elle tende vers une situation normale. Dans ce contexte national et international défavorable, le Gouvernement et ses partenaires ont reconduit les mesures de soutien à la production à travers la distribution de semences améliorées (7 263,55 tonnes) et de subvention à hauteurs de 50% en engrais minéraux (18323,65 tonne) en particulier pour le riz et le maïs. De même, des conseils pratiques ont déjà été donnés aux paysans pour leur permettre de faire face au risque éventuel de déficit pluviométrique.
Le suivi de la campagne agro pastorale et l’évaluation de la situation alimentaire ont été réalisés régulièrement à travers d’une part, la production de rapports et bulletins d’information et d’autre part, la tenue de rencontres mensuelles organisées par le Système d’alerte précoce (SAP). Par ailleurs, trois évaluations périodiques (missions terrains) ont été faites par le Groupe de Travail Pluridisciplinaires (GTP) et les Partenaires techniques et financiers en collaboration avec les structures décentralisées et déconcentrées. Ces évaluations ont permis de mettre à la disposition des décideurs et des acteurs du dispositif national de sécurité alimentaire, trois rapports sur l’installation de la campagne agricole, son évolution à miparcours et les perspectives alimentaires du pays.
La campagne agricole a connu un démarrage difficile dans toutes les régions du pays jusqu’à la première décade du mois de juillet. Les mois de juillet et septembre ont enregistré des épisodes de poches de sécheresse qui ont entraîné des re-semis (sorgho et mil), la mise en terre tardive de certaines spéculations (légumineuses) et des perturbations sur le développement des plants et du tapis herbacée. Cette situation a eu pour conséquence, la réduction des superficies emblavées et une baisse des rendements. L’irrégularité des pluies a aussi freiné le développement des pâturages naturels entraînant un mauvais embonpoint des animaux (surtout les gros ruminants), en particulier dans la région du Sahel au cours de la période.
En août, le déroulement de la campagne a été jugé satisfaisant. La poursuite et l’intensification de l’activité de la mousson en début septembre avec des inondations localisées aux conséquences sévères ont suscité l’espoir pour une bonne campagne agricole. Cet espoir a été aussitôt dissipé avec l’arrêt brutal des pluies à partir de la première décade de septembre. Les opérations de semis se sont poursuivies par endroit (province du Yagha et de l’Oudalan) durant la première décade du mois d’août, période à partir de laquelle les pluies ont été plus ou moins régulières jusqu’à la 2ème décade du mois de septembre. La faiblesse, voire l’arrêt de l’activité de la mousson à partir de la mi-septembre a influencé négativement les rendements attendus, notamment les cultures sur hautes terres.

Le Directeur Général de la Promotion
de l’Économie Rurale (DGPER)
Souleymane OUEDRAOGO