Système d'Information sur la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

Inondations dans la région du Centre Nord : Près de 240 mm d’eau enregistrée dans la commune de Boulsa ; d’importants dégâts dans plusieurs communes

30 juillet 2010

Dans la nuit du 21 au 22 juillet 2010, des pluies torrentielles se sont abattues dans la région du Centre Nord faisant de nombreux dégâts. Les hauteurs d’eau enregistrées ont atteint 237 mm dans certaines localités faisant des milliers de sans abris. Dans certaines communes notamment la commune de Bouroum, les sinistrés de certains villages se sont réfugiés sur des hauteurs (collines et arbres) qui sont les seuls points où le niveau de l’eau n’a pas atteint.

Une mission conjointe d’évaluation d’urgence de la situation s’est rendue dans la dite localité du 24 au 26 juillet 2010. Composée de la Direction Générale de la Promotion de l’Economie Rurale (DGPER) et du Programme Alimentaire Mondial (PAM), la mission a parcouru la plupart des communes sinistrées afin de toucher du doigt la réalité que vivent les populations sinistrées.

La plupart des retenues d’eau des différentes communes n’ont pas pu résister à l’importance des quantités d’eau tombées. Certaines retenues ont débordé et d’autre ont cédé par leurs digues. Les inondations ont fait de nombreuse de victimes dans plusieurs communes de la région. Certains villages sont entièrement engloutis par les eaux. Les sinistrés sont sur les sites d’hébergement sans réserves alimentaires. Le constat le plus frappant est que dans certaines zones inaccessibles, les sinistrés se sont réfugiés sur des collines avec les quelques animaux qu’ils ont pu sauvés.

Dans la région du Centre Nord, le nombre de sinistrés est de l’ordre de 35 000 personnes. La situation est encore plus grave dans certaines communes où la totalité des villages est sinistrés. En effet, dans la commune de Bouroum, tous les 21 villages que compte la commune sont sinistrés. Pour les communes de Yalgo et de Tougouri, on dénombre respectivement 5/11 et 24/42 villages sinistrés. Particulièrement, le village de Ritkoulga qui abrite le plus grand marché de la commune à vu son marché entièrement emporté par les eaux (maisons, boutiques et marchandises diverses).

Tout échange marchand est compromis pour l’instant. Cependant dans certains villages où les marchés sont détruits, les communautés ont entrepris la réfection de nouveaux marchés.

Aussi, de nombreuses infrastructures (routes, ponts, écoles, églises, greniers, etc.) sont soit détruites soit inondées devenant alors inutilisables ou impraticables. Les digues des barrages qui ont cédé sont celles des barrages de Nioundougou et de Tougouri dans la province du Namentenga. Pour le barrage de Yalgo l’eau a débordé et a complètement inondé le marché. Suite à l’état défectueux des infrastructures ou à leur capacité insuffisante, les eaux tombées dans la région du Centre Nord ont évolué vers d’autres régions pour y faire des dégâts notables.

Ainsi dans la région de l’Est, il s’est produit un drame dans la commune de Piéla suite aux eaux venues de la province du Namentenga. Une vingtaine de personnes qui tentaient de traverser le radier du barrage dans un tracteur se sont renversées dans l’eau. Treize (13) ont pu être sauvées, six (06) corps sans vie repêchés. Les disparus dont le nombre n’a pu être précisé du fait que personne ne connait le nombre exact de personnes montées à bord du tracteur ; le chiffre de 25 et plus est annoncé.

Pour ce qui est des cultures, les dégâts sont aussi considérables. Au titre des cultures pluviales, les superficies inondées (chiffres partiels) de mil, maïs, sorgho, niébé sésame et arachide sont respectivement de 110, 412, 3 650, 190, 90 et 55 ha seulement pour la province du Namentenga. Au titre des périmètres rizicoles, 30 ha de bas-fonds sont inondés dont 20 ha irrécupérable et 71 ha de périmètre irrigué dont 60 ha irrécupérable.

Les démembrements du Comité National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR) sont actifs au niveau des régions et des départements. Sur le terrain, les mécanismes de solidarité sont en marche dans toutes les communes sinistrées (sinistrés relogés dans d’autres ménages non sinistrés, partage de nourriture, réparation des routes et pistes, etc.). Sur le site principal de la commune de Bouroum, des repas communautaires sont servis mais seront suspendus à partir du Dimanche 1er Août 2010 faute de ressources.

Par contre sur les autres sites aucun repas communautaire n’est servi pour l’instant.

Une mission conjointe DGPER et PAM, une mission centrale du SP/CONASUR et une mission des membres du gouvernement ont permis très rapidement de constater de visu l’état des dégâts et d’engager immédiatement les actions d’urgence. Le Ministère de l’Agriculture a mis en place une cellule de veille et activé tout le système d’encadrement sur tout le territoire.

Source : Direction de la Prospective et des Statistiques Agricoles et Alimentaires (DPSAA)