Rapport de synthèse de la mission conjointe de suivi et d’évaluation de la situation alimentaire et nutritionnelle courante des ménages(mai 2012)
La première session 2011 du comité de prévision de la situation alimentaire (CPSA) s’est tenue le 24 février et a fait le point des résultats définitifs de la campagne agricole 2010-2011 et dégagé les perspectives pour la période de consommation 2011. La production céréalière nationale définitive est évaluée à 4 560 574 tonnes. Cette production définitive comparée à celle de l’année dernière est en hausse de 26%, et de 27% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. L’excédent brut céréalier est estimé à 757 071 tonnes. A l’issue de la mission conjointe d’évaluation de l’impact de l’évolution des prix sur la situation alimentaire qui s’est déroulée en Février 2011, la situation alimentaire avait été estimée globalement satisfaisante pour la période. Cependant, les perspectives avaient été jugées mauvaises pour la période de soudure à venir principalement dans les zones identifiées à risque.
Aussi, à l’approche de la période de soudure, une évaluation de la situation
alimentaire et nutritionnelle sur le terrain s’avérait-elle nécessaire pour actualiser les zones ou départements à risque en vue d’une planification des interventions
d’atténuations des difficultés alimentaires que pourraient connaître ces localités.
La présente mission qui s’est déroulée du 15 au 21 mai 2011 s’inscrit dans le cadre du suivi de l’évolution de la situation alimentaire et nutritionnelle des ménages sur l’ensemble du pays et particulièrement dans les zones à risque d’insécurité alimentaire. Elle a été mise en oeuvre par les structures et institutions impliquées dans la gestion de la sécurité alimentaire : DGPER, SE/CNSA, SONAGESS, DGPSE, DGPV, SP/CONASUR, DGISS, SP/CONACILSS, SP/PAM, FAO, PAM, DGEAP, IGAE, Croix Rouge Burkinabé, OXFAM, CRS, APFNL, CIC-B. Cette mission a permis d’apprécier l’exécution des interventions sur le terrain, et leurs effets sur la sécurité alimentaire des populations en termes d’atténuation de la vulnérabilité des ménages. Il s’agissait de façon spécifique d’estimer :
· les disponibilités alimentaires des ménages (niveau des stocks paysans et
commerçants, les sources d’approvisionnement des marchés), du bétail
(ressources en eau, pâturage et SPAI) et les perspectives pour les prochains
mois ;
· l’accessibilité des populations aux denrées vivrières, aux aliments bétail
(niveau et tendance d’évolution des prix, sources de revenus des ménages) ;
· l’état nutritionnelle des populations notamment celle des enfants de moins de
5ans ;
· la situation actuelle dans les zones identifiées à risque et d’identifier les
localités les plus affectées ;
· le nombre des ménages vulnérables ;
· les capacités d’adaptation des populations dans les zones à
risques (stratégies de vie et de survies) ;
· la vulnérabilité des populations dans les zones les plus affectées et les
besoins d’intervention ;
· la disponibilité et l’accessibilité aux intrants agricoles (disponibilité sur les
marchés et prix) et les choix stratégiques des producteurs en termes de
spéculations pour la campagne agricole 2011/2012 ;
· le mouvement du bétail (transhumance nationale et transfrontalière) ;
· la situation alimentaire et sanitaire du bétail et stratégies d’adaptation des
ménages pastoraux ;
· les interventions des partenaires et la synergie d’action entre les différents
intervenants ;
· les besoins et actions spécifiques de redressement possibles pour les
ménages pastoraux ;
· les perspectives alimentaires pour la période de soudure.
Le présent rapport fait la synthèse des contacts et rencontres mais aussi des
analyses des différentes structures ayant pris part à la mission.
Au regard des objectifs et des résultats attendus, la mission a couvert l’ensemble du territoire national. Elle a été mise en oeuvre à travers six équipes pluridisciplinaires,réparties sur six axes couvrant l’ensemble du pays. Au cours de cette mission une attention particulière a été accordée aux zones à risque.