Suivi de la campagne agricole 2009-2010 et de la situation alimentaire courante du pays au 10 juillet 2009

6 août 2009

Dans le cadre du maintien du système de veille et d’alerte sur la situation alimentaire, une évaluation conjointe Etat-partenaires de la situation alimentaire a été réalisée en mi-juillet. Cette évaluation a d’abord consisté à une revue de l’ensemble des facteurs agro-climatiques, économiques et sociaux susceptible d’influencer la situation alimentaire courante ainsi que les perspectives. A l’issue de cette revue, une équipe pluridisciplinaires comprenant les structures techniques de l’Etat et les partenaires techniques et financiers a effectué des visites de terrains dans l’ensemble des régions afin de consolider le ciblage avec les acteurs de terrain regroupant les gouvernorats, les mairies, les services techniques, les ONG et les organisations de la société civile impliqués dans la gestion de la sécurité alimentaire régionale. La situation consolidée fournit les conclusions ci-après.
La campagne agricole a connu un démarrage difficile dans toutes les Régions du pays jusqu’à la troisième décade du mois de juin. Les pluies enregistrées à cette période ont été faibles et mal réparties dans le temps et dans l’espace. Le début du mois de juillet a marqué l’installation effective des pluies et le bon déroulement des opérations de labour et de semis. Toutefois, comparativement à celle de l’année dernière (qui a été exceptionnelle), elle accuse un retard global de 10 à 20 jours dans toutes les localités du pays, en raison de la faiblesse et de l’irrégularité des précipitations. Par rapport à la normale de la période 1971-2000, 60% des postes présentent une situation normale à excédentaire.
Le niveau de remplissage des ouvrages est satisfaisant, mais reste globalement inférieur à celui de la campagne précédente à la même période. Néanmoins, des déversements sont observés sur certains barrages. Par ailleurs, certains ouvrages ont subit des dégâts (rupture de digue et/ou de déversoir, rigoles, etc.) depuis la campagne agricole 2007-2008 et n’ont pas été réhabilité. Ce qui pourrait compromettre le succès des activités de la contre saison.
La régularité des pluies depuis le début du mois de juillet a été favorable au bon déroulement des opérations de labour et de semis. Les stades végétatifs sont hétérogènes d’une région à l’autre et même à l’intérieur des régions, mais restent dominés par la levée. Les stades les plus avancés sont le tallage/montaison (mil et sorgho), la ramification (coton) et sont observés dans les bas-fonds, surtout dans les régions de l’Est, du Centre-Est, du Centre-Sud, du Sud-Ouest, des Cascades, des Hauts-Bassins et dans les parties sud des régions du Centre-Ouest et de la Boucle du Mouhoun. Dans les régions de l’est, du Centre-Est et du Centre-Sud, en particuliers, le mil et le sorgho hâtifs sont au stade de floraison. Les retards de développement des cultures sont observés sur les hautes terres et surtout dans les provinces du Soum, du Séno, du Yagha, de la Gnagna, de la Komondjari, du Kouritenga. Dans ces localités, les taux de semis se situent entre 50 et 75% pour les céréales et 25 à 50% pour les légumineuses. En ce qui concerne la situation phytosanitaire, elle est calme de façon générale.
Pour la présente campagne agricole, l’opération de distribution de semences améliorées et de vente subventionnée des engrais s’est bien déroulée. Les différents stocks ont été prédisposés et distribués à temps. Toutes ces actions permettront de réduire les éventuels risque liés au pessimisme des prévisions saisonnières.
La situation alimentaire est dans l’ensemble satisfaisante. Les ménages disposent de céréales, même si l’affaiblissement des ces stocks est constaté en cette période habituelle de soudure. Les marchés sont moyennement approvisionnés par les stocks paysans et commerçants.
En réponse aux difficultés alimentaires dans les communes à risque identifiées, le Gouvernement a mobilisé 3080 tonnes de céréales pour une vente à prix social (11000 F CFA le sac de 100Kg). En plus de cette opération, le Fond National de Solidarité à travers les services techniques de l’action sociale a permis de disponibiliser des vivres au profit des personnes indigentes.
Les interventions réalisées ou en cours par les humanitaires (octobre 2008- septembre 2009) dans les différentes régions se chiffrent à 5 819 tonnes de vivres. En plus de ses actions habituelles, le PAM a distribué des coupons alimentaires d’une valeur de plus de 800 000 000 F CFA à 30 000 ménages les plus pauvres des villes de Ouagadougou et Bobo. Les enfants issus de ces ménages bénéficient également d’un complément nutritionnel. Pour l’appui à la production, la FAO a distribué des semences améliorées, des engrais et des produits de traitement du niébé pour 24 000 ménages des zones identifiées à risque d’insécurité alimentaire.
Le démarrage difficile de la campagne agricole a entrainé une rétention des stocks aussi bien par les producteurs que par les commerçants. D’où une légère hausse des prix par rapport au mois précédent. Comparativement à juin 2008, les prix des céréales traditionnelles ont enregistré des baisses dans les régions de l’Est (1% à 14%), du Centre-Est (9% à 45%), du Centre-Sud (14 à 33%), du Plateau Central (5 à 10%). Toutefois, ils ont subi des hausses de 17 à 20% dans la région du Sahel. Les niveaux de prix les plus élevés sont observés sur les marchés des provinces de la Gnagna, de la Komondjari, du Kouritenga et l’ensemble des marchés de la région du Sahel où le prix du kg de céréales traditionnelles varie entre 170 et 225 F CFA. Comparativement à la moyenne des 5 dernières années (2004-2008), on remarque une hausse des prix de 23 à 29% pour les céréales traditionnelles et 46% pour le riz importé. Toutefois, par rapport à 2005, année de crise alimentaire, on enregistre une baisse de 4 à 7% pour les céréales traditionnelles, mais une hausse de 55% pour le riz importé.
Dans l’ensemble, les perspectives en termes de développement des cultures sont bonnes au regard de la régularité des pluies et de l’accalmie observée sur le plan phytosanitaires. L’utilisation effective de semences améliorées et d’engrais par les producteurs permettra d’améliorer la productivité agricole. De même, les ventes de céréales à prix social en cours dans les communes à risque et la bonne physionomie du mil et du sorgho précoce sont des facteurs favorables à la stabilisation, voire à la baisse des prix des denrées alimentaires sur les marchés. Afin de prévenir les conséquences éventuelles liées aux prévisions saisonnières moins optimistes, il est important de :

  1. Réhabiliter les ouvrages hydrauliques endommagés et poursuivre l’aménagement des bas-fonds pour permettre la réalisation des cultures de saison sèche ;
  2. Prédisposer des stocks de produits phytosanitaires dans les régions et renouveler le matériel de traitement.
    Source : DPSAA/DGPER

NOS PARTENAIRES

  • Numéro de téléphone

  • (+226) 25.32.45.79/80

  • Rue Av. Général Sangoulé Lamizana

  • 03 BP 7010 Ouagadougou 03